DE NOUVEAUX DPE POUR UN MEILLEUR DIAGNOSTIC
Pour rappel, en juillet 2021, le DPE (Diagnostic de Performances Énergétiques) procédait à une mise à jour. En effet, celui-ci est devenu plus complet afin de donner du poids juridiquement aux résultats et donc aux pastilles énergétiques, allant de A pour les bons élèves à G pour les plus gourmands en énergie. Dans un premier temps seulement informatif, le DPE devenait opposable devant un tribunal et les diagnostiqueurs allaient devoir rendre des comptes en cas d’erreur.
Or, ces nombreux changements ont entrainé une série d’anomalies sur les nouveaux diagnostics. Cette nouvelle version se voulant plus précise s’est aussi avérée plus sévère et en a résulté une explosion des passoires thermiques notamment pour les bâtiments construits avant 1975. Le ministère du logement, pris à son propre jeu, a alors choisi de suspendre la réalisation de DPE pour en revoir les modalités.
Après une deuxième version en moins d’un an, les pouvoirs publics ont demandé la révision de près de 220 000 DPE édités entre le 1er juillet et le 1er novembre 2021. La réédition devra se faire automatiquement pour les étiquettes F et G et sur demande du propriétaire pour les étiquettes D et E.
UN RETARD SUR COMMANDE
Nous nous retrouvons alors plusieurs mois plus tard, à quelques semaines de l’échéance initialement fixée au 28 février, avec seulement 10% de ces DPE réédités.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce retard, tout d’abord, très peu de propriétaires sont au courant qu’ils peuvent demander un nouveau diagnostic du fait d’une communication gouvernementale plutôt brouillonne et qui arrive rarement à leurs oreilles. Ajouté à cela, un certain manque de volonté dans la profession qui n’arrange pas les choses.
En effet, la trop faible compensation accordée aux diagnostiqueurs par le gouvernement – seulement 60 euros, pas de quoi gagner de l’argent – n’incite pas du tout ces derniers à en faire la promotion. Il en est de même pour les notaires ou agences immobilières qui ne veulent pas mettre en danger des actes de vente par la réédition d’un DPE. Mais surtout le temps que demande la réédition des DPE pour les diagnostiqueurs est multiplié à cause de la grande pédagogie dont ils doivent faire preuve à l’égard de leurs clients. Car dans la majeur partie des cas les logements les plus énergivores le reste, même après un nouveau passage. Le gouvernement qui a voulu gommer l’explosion des passoires thermiques va devoir revoir ses attentes à la baisse sur ce point avec seulement 25% d’entre elles qui vont voir leur étiquette à la hausse.
Après ce constat il ne reste plus qu’une solution au ministère : accorder un délai supplémentaire pour la réédition de ces DPE. Il est donc question, selon le nouveau calendrier encore débattu, d’un report pour fin avril, bien que 2 mois supplémentaires semblent dérisoires face au retard pris sur ce sujet. Une annonce gouvernementale pour cette fin de semaine devrait venir confirmer cette information.
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